Oui, je sais je sais, il faut être optimiste dans la vie et en toute chose d’ailleurs. Depuis deux jours, j’étais partagé entre mes travaux et la Radio France International. Il fallait que j’en sache plus sur cette élection au Nigéria qui a vécu report et tribulations, encore heureux qu’elle ait eu lieu finalement. Je sentais, j’ai senti et je continue de sentir que beaucoup de togolais bien que fatigués de nos politiques, ont repris confiance en eux (l’espoir fait vivre dit-on, on va faire comment ?)
Bonjour chers lecteurs, je vous prie de m’excuser pour cette absence ou plutôt cette irrégularité dont je fais preuve depuis un moment. Mon billet n’est en aucun cas un appel strident à son Excellence et Bien Aimé Faure Essozimna Gnassingbé de quitter ce fauteuil si doux, loin de là.
Cher ami (je peux vous tutoyer j’espère, on est entre frères, ou bien ?), tu peux rester jusqu’en 2030, ça ne me dérange aucunement point. La raison est toute simple. Tu as tes principes démocratiques et tu es « Son Excellence », par conséquent la raison du plus Faure reste la meilleure. Assez de sarcasmes !
L’élection présidentielle au Togo est reportée au 25 avril 2015. Bon, c’est un samedi, les résultats tomberont disons trois (03) jours après, enfin, je crois. Au Nigéria, nous avions cru qu’il n’y aurait plus d’élection, mais tout s’est bien passé et ce fut un opposant qui remporta la victoire. Ma foi, ma surprise fut grande je l’avoue. Je me mis donc à faire des calculs électoraux et optimistes pour le Togo. Je me ressaisis. Mais mes calculs reprirent quand je finis par apprendre que le Président togolais a félicité le nouveau Président du Nigeria Muhammadu Buhari. Bon, jusque-là n’est-ce pas tout ce qu’il y a de plus normal en diplomatie ? Cependant, cela traduit tout de même un message assez clair. Mon Président n’est pas aussi dénué de sens démocratique comme l’on pourrait le croire, il croit en l’alternance, ah oui, c’est déjà ça.
(crédit image : togoelections2015.com)
Euh, donc, si par hasard Alberto Olympio ou Gerry Taama gagnait les élections présidentielles du 25 avril, Faure Gnassingbé l’appellerait pour le féliciter, genre il se réjouirait de l’alternance ? Ah ok ok, j’ai compris.
En attendant que tout cela n’arrive, en attendant que les résultats des élections du 25 avril coulent en eau douce comme le sera le miel en 2030, n’oubliez pas que le Nigéria est dans un système anglophone et que le Togo est dans un système francophone. Notre Président était bien là au moment de l’alternance au Ghana, et pourtant. Le Sénégal lui a donné un exemple de l’alternance politique, il a vu, j’ai vu, vous avez vu et d’autres l’ont vécu. Les exemples, il y en aura toujours, mais pour ma part, tant qu’il n’y aura pas un opposant capable, je dis bien « capable », d’incarner le désir des togolais, d’avoir un projet érigé en programme bien défini, de motiver ces jeunes togolais qui ne demandent que cela, ne demandez pas à “Son Excellence” de laisser le fauteuil présidentiel. Vous voulez qu’il le laisse pour qui ? Je sais je sais, il faut quand même laisser la chance aux autres d’essayer le fauteuil pour voir en quoi il est confortable, ça pourrait changer les choses. Au Nigéria, nous savions tous au plus profond de nous que Buhari incarnait une certaine maturité qui peut servir, d’autant que le cas terroriste a joué son rôle auprès de l’électorat, la situation est donc différente, en parlant de la personne elle-même et en parlant des armes qu’il a en sa possession.Certes, au Togo nous ne saurons dire si les élections présidentielles seront effectivement “libres et transparentes” (suivez mon regard) mais … mais nous pouvons quand même attendre et espérer, ou “secouer le pays” comme l’ont fait les jeunes au Burkina Faso … mais … nous n’en sommes pas encore là, enfin, ça c’est un autre débat. Quant à l’alternance politique, ce combat reste pour le moment un vœu stérile.
(crédit image : journaldutchad.com)
Au Togo, est-ce déjà le cas d’un opposant que vous connaissez ? L’Opposition togolaise elle-même n’aurait-elle pas besoin d’une refondation ou dirais-je d’alternance ?
Entre rêve de l’alternance politique et règne de l’alternance politique, la question reste posée.
Cordialement