Je suis dans mon pays natal depuis quelques jours, j’attendais ce moment depuis une douzaine de mois déjà. Lorsqu’un togolais décide de faire un tour au pays, il planifie ses copieux mets et des activités avec des amis. Fort malheureusement (nous le disons toujours et toujours), le togolais en rentrant, se pose un certain nombre de questions sur comment interagir sur le net, comment garder le contact avec ses amis de l’extérieur sans dépenser des sommes exorbitantes en communication. Je me suis posé la question également, mais je poussai un ouf de soulagement lorsque je me suis souvenu de l’annonce de Togocel, comme détenteur de la 3Gdepuis 2011, et de la 4G pour l’année 2015(nous sommes en 2016, et pourtant, suivez mon regard).
Le lendemain de mon arrivée, il me fallait une connexion internet mobile afin de continuer à interagir et à gérer des activités en suspend. Mon cousin informaticien a configuré mon appareil mobile mais malheureusement cela ne marchait pas. Nous décidâmes alors d’aller à l’agence Togocel du Campus Universitaire de Lomé, histoire de régler le problème par des techniciens à la hauteur de la tâche dévolue.
Moi : « Bonjour madame, je viens vous voir parce que je n’arrive pas à avoir accès à la connexion internet sur mon smartphone, pourriez-vous m’aider svp, en vérifiant la configuration et le reste des paramètres ? »
Nous attendîmes la dame, mon cousin et moi pendant une trentaine de minutes. Nous appellerons la dame, Sogbossi. Elle n’y arrivait apparemment pas. Un monsieur d’une vingtaine d’années opérant dans les locaux également entra, la dame lui remît le smartphone pour la configuration. Nous l’appellerons Komivi. Notre cher Komivi mît une trentaine de minutes à farfouiller le pauvre Samsung A5, mais il n’y arrivait toujours pas.
Komivi : « Monsieur, je vous prie de m’excuser mais, votre appareil semble ne pas répondre à la configuration internet mobile, veuillez approcher des techniciens en la matière svp. »
Moi : « Mais c’est pourtant le même portable que j’ai eu à utiliser à Dakar avec ma puce Orange, et je n’ai point rencontré de problème de configuration, ou du moins, les techniciens de l’agence Orange ne m’ont fait part d’aucune difficulté. Excusez-moi mais, vous me dites d’approcher des techniciens, avez-vous des personnes ressources au siège de Togocel à me recommander ?
Komivi : « Non monsieur, je proposerais que vous alliez à Dékon ou dans les boutiques chinoises. »
Dékon est le quartier de “tout type de business”, un peu comme Colobane à Dakar.
Moi : « Vos techniciens sont-ils à Dékon ? » (j’avais l’air ébahi)
Komivi : « Non, mais je pense qu’ils sauront mieux vous aider à Dékon. » (le gars avait commencé à transpirer, il cherchait une porte de sortie au sens propre et au sens figuré).
Je prends ensuite la peine mesurée de vérifier mon crédit, et que vois-je ? 0,55 F CFA. Je demandai donc à Komivi de m’expliquer le fait que mon crédit ne soit plus les 2000 F CFA d’auparavant, mais 0 F. Il dit n’avoir aucune explication à me donner, qu’il ne comprend d’ailleurs pas ce qui s’était passé.
Moi : « Vous m’avez dit que la connexion internet mobile ne marchait point si je ne me trompe, que s’est-il passé lorsque vous manipuliez le téléphone alors ? Où sont passées mes unités ? »
Komivi : (silence)
Je me suis donc tourné vers Sogbossi, car j’ai remarqué par la suite que Komivi n’était qu’un simple stagiaire. L’explication de la demoiselle me mit hors de moi. Selon elle, mon téléphone mobile aurait lancé des appels roaming vers le Sénégal avec la puce Togocel, ce qui n’est pas du tout logique. Elle me rappela clairement que, si je n’arrive toujours pas à me connecter via Togocel, je n’aurai donc qu’à me connecter via ma puce Orange. (Bref, elle s’en fout quoi).
(Crédit Photo : Edem Gbétoglo)
Pour finir, mon téléphone portable a finalement été configurée convenablement à l’agence principale de Togo Cellulaire après moult tractations, et je me réjouis de pouvoir me connecter. L’idée n’est pas de décrire l’opérateur téléphonique Togocel comme « incompétent », mais je trouve dommage de ne pas pouvoir trouver de solutions idoines à des problèmes techniques dans les agences, de ne pas avoir une cellule de techniciens joignable à un numéro vert gratuit, et de ne pas être accueilli convenablement par les agents. Lorsque Togocel nous parle de la satisfaction-client, j’aimerais insister sur le fait que cela ne devrait pas être qu’un concept (marketing ou pas), mais que cela devrait être également un comportement.
Parlant de la qualité de la connexion internet qui nous est offerte, soyons honnête, ni la 3G ni la 4G ne sont au rendez-vous, enfin, selon mon expérience. Je me souvins encore de cet article de la Ministre des Postes et Télécommunications, Cina Lawson, dans lequel elle nous promettait des surprises pour le premier trimestre de cette année 2016. Je ne demande donc qu’à voir de quoi il s’agira, et si ces “surprises” permettront au togolais de pouvoir lire ses mails, télécharger des documents PDF, travailler sur des projets avec des partenaires internationaux, et utiliser la connexion internet pour développer des applications mobiles utiles. Je ne mets point en doute les paroles de la ministre, je voudrais tout simplement que ce minimum soit fait pour le togolais, et s’il faut un troisième opérateur mobile pour favoriser la compétitivité et une excellente connexion internet, tant mieux ; s’il faudrait un partenariat avec le fondateur du PWCS, Victor Agbégnénou, je suis preneur. L’essentiel pour ma part est que l’Etat togolais permette à ses citoyens de se connecter au monde et de communiquer à moindre coût, je trouve que c’est la moindre des choses en ce 21 ème siècle.
Face aux défis complexes sur les problématiques de l’emploi des jeunes en Afrique, il est impérieux de se poser des questions sur comment y remédier, et surtout par quels moyens les acteurs de la société pourront impacter les politiques éducatives actuelles. C’est dans ce cadre que Ashoka Sahel qui œuvre dans l’entrepreneuriat social, a organisé des journées de réflexion sur comment Re-imaginer le Changement dans l’Education et l’Emploi des Jeunes les 18 et 19 décembre 2015 à Dakar. J’ai eu le privilège d’y assister en compagnie de Coumba Touré, Sena Alouka, Mamadou Dramé, Sobel Ngom et d’autres personnes qui œuvrent dans le changement.
Comment faire participer les jeunes au Changement, comment préparer les jeunes à l’emploi au 21ème siècle et les nouvelles tendances dans les solutions pour l’emploi des jeunes en Afrique, sont entre autres les débats qui ont été menés lors de ces deux journées.
Binta Ndeye Houma
Crédit Photo : Ashoka Sahel
Selon Binta Ndeye Houma, responsable du programme Venture/Fellowship pour Ashoka Sahel, l’emploi du futur doit être plus durable, plus responsable socialement, plus empathique, plus orienté mission, plus pratique et empreint d’espoir. Coumba Touré a rappelé à ce propos que la conception de l’emploi est à déconstruire en Afrique.
Dans un autre registre, comment avoir des emplois mieux adaptés au contexte africain ? Les écoles de formation sont assez nombreuses, au Sénégal comme dans les autres pays de l’Afrique Subsaharienne, mais au lieu d’en créer d’autres pour combler le manque de formation adéquate, il serait judicieux de former les étudiants autrement pour que leurs compétences coïncident avec les attentes du marché de l’emploi actuel. Il s’agit pour la jeune génération de comprendre qu’elle peut créer de l’emploi, qu’elle peut travailler et développer en la jeune génération suivante le besoin de saisir des opportunités sans attendre les pouvoirs publics.
Dans le même ordre d’idées, comme l’a rappelé Sobel Ngom, responsable Afrique du programme Ashoka Changemakers, « l’école forme, la société éduque ».
En Afrique Francophone, la formation dans les écoles n’est plus suffisante pour faire de la jeune génération des acteurs du changement, car elle est formatée dans un système qui ne laisse pas assez de place aux initiatives entrepreneuriales.
Josephine Kane Sobel Ngom Mamadou Dramé
Crédit Photo : Ashoka Sahel
Les jeunes peuvent par exemple utiliser les médias et la technologie comme un outil de développement et non un objet de distraction. Des poubelles intelligentes aux projets sociaux permettant aux jeunes d’influer sur le développement de la société dans laquelle ils évoluent, en passant par des émissions comme « La Voix Des Jeunes », les réalisations se multiplient certes, mais s’avèrent peu et insuffisantes.
Par ailleurs, il faut relever la différence entre l’instruction (la formation dans les écoles et universités) et l’éducation (la formation à la maison et dans la société). Plus les écoles auront cerné cette différence, mieux se feront les formations universitaires. Aussi faut-il mentionner que le civisme et la culture des valeurs sont à promouvoir auprès des jeunes, et c’est à ce niveau que devra intervenir le Ministère de l’Education. Ousseynou Gueye l’a souligné, « on ne demande pas à l’Etat de l’argent, mais plutôt la mise en place d’un cadre de promotion de l’entrepreneuriat, surtout de l’entrepreneuriat social ».
Comment donc bâtir une école, source de changement ? Il ne s’agit pas de changer toute la dynamique mise en place, tout n’est pas mauvais dans les formations reçues, mais il s’agit d’introduire un certain nombre de conceptions afin de déconstruire d’autres postulats qui permettront à l’élève et l’étudiant de comprendre, que tout le monde peut travailler, participer au développement de son pays, mais tout le monde ne peut pas avoir un emploi. Certes, les instituts supérieurs tels que l’Institut Africain de Management (IAM) et l’Institut Supérieur de Management (ISM) forment des étudiants, mais pour l’heure il y a encore beaucoup de choses à faire pour réellement changer les mentalités. Et c’est sur cet aspect que les instituts ainsi que les universités devront travailler, afin de donner une formation plus transversale aux étudiants.
Reconsidérer l’éducation et l’emploi des jeunes africains doit être compris par les jeunes eux-mêmes en premier, c’est pour cette raison que ce genre de journées de réflexion devront à l’avenir se dérouler dans les instituts et dans les universités publiques ; ensuite viendront les étapes suivantes avec l’adhésion des pouvoirs publics et de la société.
Frederick Douglas le disait : « il est plus facile de créer des enfants solides que de réparer des hommes brisés ». Je pense qu’il est temps de créer des enfants solides pour permettre l’adéquation de nos besoins avec nos réalités actuelles en Afrique.
Après le Bénin du 10 au 13 septembre 2015 avec pour gagnant le projet Sisileko, c’est au tour du Sénégal de lancer le concours du Fonds Francophone pour l’innovation numérique le 17 septembre au Radisson. Les interviews de préselection des 55h d’innovathon se déroulent à Jokkolabs Dakar du 17 au 20 Septembre 2015 , premier espace de coworking en Afrique Francophone et présent dans 8 pays.
Les sous-thématiques de ce concours portent sur la gestion des déchets urbains, le développement de l’habitat technologique et la gestion de l’agriculture urbaine pour la sécurité alimentaire.
Nous souhaitons un bon déroulement de cette compétition en 55 Heures aux différents concurrents, qui devront mettre la création numérique au profit de l’innovation sociale, afin de contribuer au développement de la politique publique au Sénégal.
Axelle Kabou le disait, « le sous-développement de l’Afrique n’est pas dû à un manque de capitaux. Il serait naïf de le croire. Pour comprendre pourquoi ce continent n’a cessé de régresser, malgré ses richesses considérables, il faut d’abord se demander comment cela fonctionne au niveau micro-économique le plus élémentaire : dans la tête des africains. » .
Bonjour chers lecteurs, cela fait un long moment que nous n’avons plus eu l’occasion d’échanger entre nous. Je sors de ma tanière en ce début de mois d’août parce que le mot « développement » utilisé à tort et à travers commençait à me sidérer. Ah, le développement en Afrique, combien de forums, de conférences internationales et d’activités n’y a-t-il pas eu sur cette thématique ? Les ONG, les associations et les collectivités locales se gavent de financements rien qu’en évoquant ce besoin de se « développer ».
(Crédit image : ndjamena-matin.overblog)
Bon, genre l’Afrique ne peut se développer qu’à travers la manne financière des institutions occidentales ô combien généreuses et compatissantes? Je n’utiliserai pas de gros mots dans mon billet, mais n’est-ce pas ce qu’on pourrait nommer une « foutaise » ? La question que je me pose depuis quelques années déjà est ceci, « le développement c’est quoi ? Les infrastructures, la bonne gestion, la mise en application de principes démocratiques ou l’évolution des mentalités en général ? Pourrait-on ne pas avoir des milliards dans sa caisse mais être considéré comme un pays développé ? Compliqué de répondre en un mot à ces questions, et voilà tout le problème.
Les critères d’un pays développé sont « décidés » , point barre. Il y a quelques années, c’était les ajustements structurels, ensuite cette parodie de PPTE (Pays Pauvres Très Endettés) et aujourd’hui c’est cette comédie musicale de Pays Emergeants. Nous prenons tout ce qu’on nous vend, et voilà quoi ! Comme le dirait un ivoirien, « franchement, nous pays africains là, nous sommes comment même ? ».
Dans ce billet, j’ai décidé d’aborder des propositions et suggestions concernant le développement en Afrique. Et si nous étions nous-mêmes la solution à ce problème qui n’a fait que trop durer ? Je ne parle point des dirigeants que nous avons en Afrique, je parle de chaque individu africain, toi, moi, nous.
Comment pouvons-nous nous développer si :
Nous cultivons si bien le retard dans tout rendez-vous quel qu’il soit ?
Nous ne respectons pas le code de la route, et faisons des misères à ceux qui le respectent ?
Nous pensons qu’il n’y a que les diplômes qui font et prouvent la compétence d’une personne ? (le propre de l’Afrique noire francophone)
Nous n’avons pas le sens de la gestion et de l’optimisation de l’énergie dans nos entreprises, alors que nous en manquons toujours dans nos ménages?
La corruption est devenue la règle dans nos administrations et entreprises ?
Il y a autant de fuite de capitaux?
Que ce soit en Afrique Anglophone ou Francophone, nous avons des problèmes similaires même si nous remarquons tous que dans certains domaines comme l’entrepreneuriat, l’innovation technologique ou encore dans l’optimisation des ressources, l’Afrique Anglophone semble en avance.
Pendant que le Togo est le pays le plus affecté par l’évasion fiscale sur 42 pays africains (les flux financiers illégaux représentent 76.3% du PIB, 2439.9% du budget en matière d’éducation et 1088.7% du budget de santé), les pays riches sont réfractaires à l’instauration d’un organe international pour lutter contre l’évasion fiscale, et cette réticence s’est faite remarquer (sans aucune honte d’ailleurs) à la dernière conférence à Addis-Abéba sur le développement du 13 au 16 juillet 2015. Lorsque certains Etats africains comme le Sénégal, le Congo ou le Rwanda ne sont pas assez vigilants dans leurs relations économiques avec les multinationales et les institutions financières, on se retrouve devant des situations pareilles. Le développement que doit connaître l’Afrique ne dépend plus seulement des africains (fort malheureusement), mais avec une meilleure gestion et optimisation des ressources disponibles, une intégrité et une culture éthique étatique, nous pouvons avoir des réserves et ainsi pouvoir contrôler nos ressources financières. Aussi faut-il ajouter qu’avec l’éthique et le bon sens comme valeurs partagées, nous n’aurons plus à “prier” un Président de la République de respecter un certain nombre d’années raisonnable (10 ans c’est-à-dire deux(02) mandats) durant son exercice au pouvoir, les principes démocratiques seront respectés tout simplement.
Obama, Obama, et alors ?
Je ne comprends pas du tout ces africains qui réclament un dû à Barack Obama, ou encore qui l’accusent d’être passif dans le développement de l’Afrique. Après sa visite au Kenya, j’écoutais l’émission Appels sur l’actualité de Juan Gomez sur RFI, et un auditeur africain semblait remonté contre le Président américain. Pourquoi ? Monsieur se plaignait de l’omission dans le discours d’Obama de la forte migration des africains vers l’Europe. Non mais franchement, Obama en a quoi à foutre ? (excusez-moi le terme chers lecteurs). Il est le Président des Etats-Unis, il a du sang africain qui coule dans ses veines, et alors? Va-t-il venir développer notre continent à notre place ? Non mais ça va pas ou c’est la réflexion qui nous fait défaut dans nos analyses ? Lorsque certaines personnalités tiennent de tels discours, je me demande si elles s’entendent parler. C’est aux autres de s’investir dans le développement de notre continent ? Nous-mêmes nous servons à quoi ? A encaisser les millions de dollars et d’euros que les bailleurs nous envoient pour un développement qu’on ne voit presque pas ? Ou c’est entre 2030 et 2050 que le développement apparaîtra subitement comme par enchantement ?
Après cette période, ce ne sera plus « émergence » mais un autre terme bien ficelé qui se pointera à l’horizon, « ascension » peut-être ?
(Crédit image : info-afrique.com)
Pendant qu’ils pensent au nouveau programme de développement (vous savez bien à qui je fais référence), il serait temps que nous travaillions sur nos valeurs, ces petites choses qui au fil des années forgent des personnes respectables et respectueuses. Regardez où en sont les japonais aujourd’hui, suivez de près le comportement des japonais quand vous faites quelques semaines dans leur pays. Le mot « développement » là, vous pensez que c’est chargeur mobile et vous allez transporter des actions faites ailleurs, les plaquer dans un document nommé “Vision Emergence” ou “Plan Emergent”, et crier à tue-tête qu’avec les sections qui y sont décrites tout va aller pour le mieux aussitôt dit ? Les pays comme le Gabon, le Sénégal, le Togo, la Côte d’Ivoire, pardon hein, même avant que ventilo ne marche là, il y a tout un mécanisme enclenché quand on appuie le bouton, vous avez compris ? Le développement ne passe pas seulement par les infrastructures ou les ponts érigés en échangeurs (je ne sais même pas comment appeler ces ponts).
Pour ma part c’est du superflu. On aura beau avoir des immeubles jolis jolis comme l’ex World Trade Center, des routes mignonnes mignonnes et sans trous apparents comme les candidates à Miss Monde, sans l’éradication de la corruption dans nos administrations, sans la bonne gestion des ressources dont nous disposons, sans le respect des règles éthiques et de bon sens (franchement, jetons nos ordures dans les poubelles, cela ne nous coûte rien et rien du tout), sans une bonne éducation de la jeunesse, sans une allocation financière pour les recherches dans nos universités publiques et le renouvellement des enseignements aux étudiants, sans une allocation financière conséquente pour nos institutions sanitaires et nos hôpitaux (cela permettra d’ailleurs de faire revenir beaucoup plus de médecins de la diaspora si nos systèmes de santé ont du plomb dans les ailes), et sans la culture de l’intégrité dans toutes nos actions et nos prises de décision, nous ne sommes pas près de nous développer les amis, et ce n’est pas 2025 ou 2035 qui va arranger quoi que ce soit dans nos habitudes si nous ne nous y mettons pas nous-mêmes dès maintenant. Nous avons de bonnes idées certes, mais nous savons que pour les mettre en valeur il faudra se battre contre tout un système. Soit nous voulons nous développer et nous mettons toutes les chances de notre côté via des moyens de pression, soit nous voulons demeurer des pays “quémandeurs”.
C’est très vrai que nous nous référons souvent à nos dirigeants et que nous attendons d’eux plus de décisions responsables, mais ils ne feront pas tout, nous sommes une nation et c’est la conjugaison de tous nos efforts qui fera développer l’Etat dans lequel nous sommes. Et si vous attendez que ce soit un Obama qui vienne vous le faire ou vous aide à le faire, autant attendre la venue du Christ. Restons les bras croisés, ne changeons pas nos habitudes, ne travaillons pas sur nos valeurs et le développement viendra à nous par la bonté des Occidentaux, inchallah.
Si vous avez des idées ou des critiques constructives, n’hésitez pas, du moment où cela peut aider à une prise de conscience.
Au Togo, les élections ont toujours été ce qu’elles sont, de Gnassingbé à un Gnassingbé en passant par le premier Gnassingbé. Enfin, depuis ma naissance c’est le seul nom de famille que j’ai connu au pouvoir, je l’ai récité au cours primaire et au collège, c’était le Père de la Nation, disait-on affectueusement du feu Etienne Eyadéma Gnassingbé. Aujourd’hui il s’agit de son fils Faure E. Gnassingbé qui brigue un 3ème mandat. En effet, après une élection présidentielle à un tour au Togo le 25 avril 2015, les électeurs semblent ne pas encore comprendre exactement ce qui s’est passé jusque-là.
Faure remporte les élections présidentielles avec 58,75% selon les résultats provisoires,entourés de flou.Ainsi va le #Togo .#TGPR15
Edem GBETOGLO est togolais, vivant au Sénégal (d’ailleurs mon blog le dit si bien) mais il n’oublie pas pour autant son pays le Togo, celui dans lequel il est né et a grandi, celui qui lui a fait donner envie d’étudier le droit et la science politique dans un pays où le climat estudiantin était fort nébuleux. Lorsqu’on évolue dans un pays où le gendarme ou le policier n’est pas là pour protéger le citoyen mais le frapper ou lui soutirer des deniers à la moindre occasion offerte, dans un pays où un seul dirigeant (ou dirais-je une famille) est adulé et adoré bien avant sa naissance et continue de l’être jusqu’à sa majorité, on commence à se poser des questions, on commence à développer ce désir de faire quelque chose tout en ressentant résonner l’impuissance de ses actes au loin. Je pense que chaque togolais s’est déjà retrouvé dans cette situation de réflexion, et cela s’accentue beaucoup plus à l’approche des élections. Oui, à chaque élection je me disais le plus souvent, « peut-être aurions-nous une nouvelle tête dirigeante comme c’est le cas dans les autres pays ». Ça faisait plaisir de se l’entendre dire, de nourrir cet espoir inavoué et enjolivé par un sourire aussi incertain que le seraient les résultats : puis…c’était toujours pareil. Edem prépare son Master 2 en Sciences Politiques et Relations Internationales à Dakar au Sénégal, et se diversifie en évoluant dans la promotion de l’entrepreneuriat par la coordination des activités de l’association Jeunes Entrepreneurs Africains.
L’élection du 25 avril 2015 au Togo a eu une participation de près de 55% de togolais contre 64,68% en 2010. Les causes sont diverses et peut-être compréhensives. Je ne peux que féliciter ceux qui ont pu accomplir leur devoir civique. Pendant que certains se sont déplacés pour pouvoir voter mais n’ont pas trouvé leur nom sur les listes, d’autres n’ont même pas pris la peine de se déplacer de peur de perdre encore du temps à voter. Comme le dit souvent chaque togolais à l’approche des élections présidentielles, « nous connaissons déjà les résultats, à quoi bon voter ? ». Dans mon billet précédent une théorie du changement discutable:entre désintérêt politique et frustration politique , j’ai justement abordé le thème de la frustration politique grandissante de la jeunesse.
(crédit photo : Seyram Adiakpo)
Ce que je ne comprend pas, c'est que Togolais s'étonne de ce qui s'est passé hier. Vous faites semblant ou quoi?
#TGPR15
Comme c’est souvent le cas lors des élections en Afrique, les représentants internationaux y étaient, à l’instar de l’Union Européenne, de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) représentée par le Général Siaka Sangaré, du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), de l’Union Africaine et de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest ; et comme c’est souvent le cas le scrutin s’est toujours très bien déroulé (rarement nous les entendons dire qu’il y a eu des péripéties), cela est un autre débat.
Avant le jour de votes, il se posait une question sur les réseaux sociaux : bilan du Président sortant et projet de société durant les campagnes présidentielles. Ce ne sera point la peine de passer en revue les projets de société des uns et des autres vu qu’ils se penchaient pratiquement sur les mêmes points. Le seul souci de mon point de vue se situait au niveau de la manière avec laquelle ils allaient s’y prendre pour améliorer la vie des citoyens togolais à travers leurs propositions. Concernant le bilan du Président Faure Gnassingbé, il se limitait aux routes et pont selon ses sympathisants (enfin, échangeur selon certains), au 3ème quai de Bolloré, à Provonat parlant de l’emploi aux jeunes et à d’autres choses dont je n’ai plus souvenance puisque l’impact n’était pas aussi flagrant pour qu’elles marquent les citoyens togolais. Nous l’avons tous dit et dénoncé sur les réseaux sociaux avec le hashtag #TGPR15 : « le Président ne nous fait pas de faveur en faisant le travail pour lequel il est élu, cela va de soi, alors pas la peine de nous rappeler qu’il a fait ceci ou cela ».
Si seulement il avait pu se déplacer pour défendre son bilan lors des débats publics au lieu d’y envoyer son Ministre de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et des collectivités locales Gilbert Bawara, la population aurait peut-être mieux cerné et ledit bilan et son projet à venir pour le Togo…peine perdue. Pour ceux qui continuent de penser que les autres ferment les yeux sur les efforts du Président sortant, je leur dirai que si la population n’est au courant de rien, c’est probablement dû à l’incompétence de la cellule communication de la Présidence. A quoi doit-on s’attendre lorsqu’on communique rarement avec son peuple ? Je passe.
(Crédit photo : senadjondo.mondoblog)
Etant à l’extérieur plus précisément au Sénégal, je n’ai pu me référer qu’aux réseaux sociaux pour suivre le déroulement du processus électoral et surtout l’attente des résultats provisoires. Il a fallu attendre trois jours trois nuits pour avoir les résultats provisoires des présidentielles au Togo, on aurait dit que la résurrection de Jésus – Christ s’y renouvelait …
Donc comme ça ils attendent l'apocalypse pour nous donner les résultats de la présidentielle?? #TGPR15
Lors de ces élections présidentielles au Togo, les réseaux sociaux étaient devenus un véritable outil de communication et de veille stratégique pour tous les internautes, surtout la plateforme Twitter qui a vu la participation des jeunes togolais, des journalistes, des professionnels et passionnés de la politique en général. Malgré la connexion 2,5G déguisée en 3 ou 4G (je ne sais plus comment l’appeler), je disais que malgré cette faible connexion internet dans mon pays, les citoyens togolais ont été présents, très présents jusqu’au moment crucial… Coup de foudre dans un ciel noir : les résultats se firent annoncer dans une atmosphère morose un soir du 28 avril par le Président de la CENI Taffa Tabiou, résultats selon lesquels Faure Gnassingbé Président sortant s’en sortait avec 58,75% suivi de l’Opposant Jean – Pierre Fabre avec 34,95%. L’indignation gagnait les esprits des uns sur les réseaux, la joie et les écrits de joie gagnaient les esprits des autres, sauf que la deuxième catégorie de personnes ne manifestait pas réellement cette joie…qui est fou ?
Que ceux qui n'ont jamais assisté à un coup d'État en direct captent la TVT. Ça n'arrive pas tous les jours.
#TGPR15
Ce qui m’indigna particulièrement, c’est ce hold-up électoral que le Président Taffa Tabiou nous a offert en direct de la TVT, chaîne nationale togolaise. J’y pense, j’y repense, mais je ne comprends toujours pas comment un responsable d’une CENI a pu se comporter ainsi devant des milliers de téléspectateurs, en voulant donner des résultats d’une élection déjà douteuse, résultats dont les autres membres de ladite institution n’ont même pas connaissance. Je me suis tout simplement dit, « le togolais mériterait finalement ses institutions, nous sommes tombés si bas aux yeux du monde et c’est tellement triste».
Comme si cela ne suffisait pas, le sieur Taffa Tabiou nous a tous démontré que non seulement les chiffres qu’il s’évertuait à donner dans un sérieux ambigu souffraient d’irrégularités flagrantes, mais aussi qu’il n’était pas si bon mathématicien qu’on l’espérait (en tant que Président d’une CENI, cela me paraît paradoxal. 1+1, cela fait quand même 2).
Comment va-t-il faire les totaux alors que certains résultats semblent avoir été confondus?Il le fait en direct ou je rêve? #TGPR15
Du renouvellement de la classe politique togolaise
Au vu des événements récents au Togo, la problématique d’un changement de leaders politiques se pose, mieux, d’un changement de projets et de discours politiques. Il n’est point un secret pour personne que le peuple togolais ne fait plus réellement confiance au chef de file de l’Opposition Jean – Pierre Fabre.
Entre un Président sortant qui ne sort jamais, qui s’enkyste au pouvoir, et un opposant qui réclame farouchement un titre de chef de file qu’il ne veut point partager avec qui que ce soit, beaucoup préfèrent (même s’ils ne veulent pas l’affirmer) le cleptomane connu au nouveau. La question qu’il faut éluder face à la scène politique togolaise est de savoir s’il n’est pas temps qu’une nouvelle manière de faire la politique s’instaure via une jeunesse engagée, s’il ne serait pas temps qu’il y ait de nouveaux visages et de nouvelles têtes politiques, s’il ne serait pas temps que de vraies idées politiques illustrent de véritables débats politiques pour que la sphère politique ne soit plus gangrenée par un clientélisme pernicieux. Pour la réalisation d’un tel désir de développement politique, il va falloir que la jeunesse elle-même rompe avec les méthodes peu orthodoxes et non éthiques de nos actuels partis et dirigeants politiques, il va falloir que les jeunes se prennent en mains avec sacrifice et abnégation, il va falloir que les jeunes togolais comprennent que la passivité ne va rien résoudre au Togo face à un système plutôt bien rôdé. Certes, d’aucuns diront que Edem est de la diaspora, pourquoi ne rentre-t-il pas lui-même orchestrer cette lutte qu’il prône tant sur sa toile ? Je comprends parfaitement cette inquiétude que beaucoup soulèvent, alors procédons par hypothèse. Faut-il que la diaspora rentre pour lutter ou qu’elle aide à la lutte dans ses possibilités ?
Supposons que des jeunes togolais avisés et cernant les règles de la science politique et des finances publiques s’organisent, chacun avec un profil et une compétence déterminée, et que ces jeunes aient besoin ensuite que la diaspora les aide financièrement, pensez-vous que cela ne pourrait pas se faire ? Je pense que c’est à nous de prendre notre destin en main car personne d’autre ne viendra le faire à notre place, encore moins cette communauté internationale qu’accusent tant certains intellectuels togolais. Quant au fait de faire confiance aux institutions déjà en place pour aider à redorer le blason de la scène politique, permettez-moi d’en douter fortement comme mon confrère Cyrille Nuga.
Mon billet, je l’espère permettra à plus d’eux de comprendre que je ne saurai dire si un soulèvement populaire sanglant pourra aider à sortir le Togo de ce cercle vicieux depuis 48 ans, mais comprenez que ma proposition est relative à une organisation autour d’un système de fonctionnement nouveau et lucide dans le respect des règles de l’art et d’éthique, en espérant que la jeunesse togolaise ne reproduise pas le même schéma que ses aînés car ce serait fort dommage. Il nous revient à nous-mêmes de transcender cette passivité naturelle dans laquelle nous baignons depuis des années. Je ne parle pas de marches intempestives au bord de la plage de Lomé mais de propositions concrètes et constructives avec un brin de dynamisme et de pragmatisme actés. Nous pourrons dire avec désinvolture, “on se retrouve en 2020”, mais si en 2020 le même cinéma électoral se produit, dirions-nous, “on se retrouve en 2025” ? Comme le dirait l’autre, “l’esclave qui n’est pas capable d’assumer sa révolte… … ne mérite pas que l’on s’apitoie sur son sort”.
"Il n'y a pas de liberté sans libération."
- Le vieux sage.
Faut-il parler d’une jeunesse qui se cherche ou qui manifeste un désintérêt à l’égard de la politique, ou faut-il parler à la jeunesse pour éveiller en elle cette conscience politique qu’elle-même reproche à ses aînés ? Comment doit-on poser la question ? Comment doit-on se poser la question ?
Je suis jeune, je suis togolais, je me pose des questions sur l’avenir politique de mon pays, bon, pas tant que cela. Cette légère indifférence fait-elle de moi une personne qui ne fait rien pour son pays, qui ne ferait rien pour son pays, ou qui fait des propositions « silencieuses » voire « sourdes » et « étouffées » ? Je suis à l’image de tous ces jeunes togolais qui voudraient bien militer pour un parti politique, qui aimeraient dire d’un homme politique actuel de leur pays, « cet homme est mon modèle », qui voudraient incarner dans 10 ou 20 ans l’intégrité de tel homme politique togolais ou de telle femme politique togolaise, mais qui n’y arrivent pas. Pourquoi le jeune togolais préfère ne pas s’engager, ne pas prendre partie dans un parti, manifester ce désintérêt sans coup férir ? La raison est toute simple, il ne se retrouve point dans cette jungle politique dénuée d’éthique, de bon sens, de science politique et que sais-je encore. Certes, la jeunesse peut y remédier en se jetant à l’eau ? Mais dans quelle eau concrètement doit-elle se jeter ? Celle dans laquelle baignent les requins en espérant les convaincre de la suivre, ou celle dans laquelle baignent des poissons de différentes sortes d’où le manque de cohésion et de compréhension dû à l’absence du même langage ? C’est d’ailleurs ce qui pousse nombre de jeunes à naviguer avec le parti qui offre plus de possibilités, les idées novatrices ne sont plus vraiment à considérer. Il y ait de ces jeunes qui, en les écoutant, on se rend compte que leur choix est fait : « si j’adhère au système, je n’aurais guère le choix que d’adhérer à leurs principes même si je voudrais bien changer les choses », disent certains d’entre eux. Eh oui, Bayart n’a pas eu tort en parlant de « la politique du ventre » qui gangrène la gestion de la politique africaine.
Alors cher Aphtal, je comprends ce que tu veux dénoncer dans ton billet, je comprends que cette jeunesse semble se voiler la face tout en restant derrière un écran, mais parler de manque d’engagement politique des jeunes oblige d’une manière ou d’une autre à faire la différence entre désintérêt politique et frustration politique. Vous voulez qu’ils se bougent, qu’ils soient plus entreprenants, ne leur en voulez pas s’ils restent prudents et sont sur la défensive, ne leur en voulez pas s’ils vous disent qu’en intégrant le système cela ne leur profiterait pas (oui, il y en a qui ne pensent pas seulement à la manne financière).
Ce que veut toute jeunesse de la politique est de se retrouver dans l’idéologie des partis politiques. Il ne s’agit pas de militer pour un parti juste parce qu’il a plus de moyens ou parce qu’il peut permettre d’être Ministre d’Etat dans un futur proche, ou parce qu’il peut me permettre de décrocher un contrat pour ma nouvelle entreprise ou mon neveu, ou parce que mes parents me l’ont recommandé ou m’y ont initié ; mais il s’agit de militer pour une cause, pour un parti qui véhicule des idées nobles et propose de concrètes solutions au chômage, à l’assainissement des finances publiques et etc… Déjà que les jeunes se truandent entre eux dans un petit groupe pour un contrat de travail, juste parce qu’un l’eux veut se faire une place au sein du conclave politique par la suite ; déjà qu’il y en a qui veulent s’éterniser à la tête de petites associations et de petits clubs, c’est à se demander si l’engagement politique y changera quelque chose et si le manque de participation politique y est pour quelque chose. S’il s’agit juste de militer pour militer, s’il s’agit juste de compenser le vide et de faire comme les autres pour qu’on dise qu’au moins j’ai choisi un parti tout en participant à l’éclosion d’une partie de la scène politique, s’il s’agit de m’engager dans un parti et ne pas pouvoir dire ce que je pense et penser ce que je dis, s’il ne s’agit que de cela frère, il y en a qui le font déjà si bien et je les en félicite tellement. Pour ma part, je continuerai de dire que le problème réside à la base et qu’il faut commencer par là : l’aspect éducationnel. En effet, l’éducation dans l’espace francophone est selon moi un aspect qui conditionne la vision politique de ces jeunes. Nul besoin de rappeler que les idées innovantes semblent elles-mêmes amorties par les préceptes éducationnels que la jeunesse reçoit et développe à son tour. Peut-être que les notions de la science politique et de la manière de faire la politique doit être véhiculées assez tôt dans l’enseignement secondaire et redéfinir la notion d’intérêt général, de participation et d’engagement politique. Plus tôt les jeunes cerneront les notions, mieux ils analyseront les politiques menées et meilleur sera leur choix d’un leader politique, et peut-être mieux seront dirigés les partis politiques.
Entre désintérêt politique et frustration politique, le match est loin d’être fini.
Dénonçons, critiquons mais proposons des pistes de solutions plausibles pendant que nous le pouvons.
Oui, je sais je sais, il faut être optimiste dans la vie et en toute chose d’ailleurs. Depuis deux jours, j’étais partagé entre mes travaux et la Radio France International. Il fallait que j’en sache plus sur cette élection au Nigéria qui a vécu report et tribulations, encore heureux qu’elle ait eu lieu finalement. Je sentais, j’ai senti et je continue de sentir que beaucoup de togolais bien que fatigués de nos politiques, ont repris confiance en eux (l’espoir fait vivre dit-on, on va faire comment ?)
Bonjour chers lecteurs, je vous prie de m’excuser pour cette absence ou plutôt cette irrégularité dont je fais preuve depuis un moment. Mon billet n’est en aucun cas un appel strident à son Excellence et Bien Aimé Faure Essozimna Gnassingbé de quitter ce fauteuil si doux, loin de là.
Cher ami (je peux vous tutoyer j’espère, on est entre frères, ou bien ?), tu peux rester jusqu’en 2030, ça ne me dérange aucunement point. La raison est toute simple. Tu as tes principes démocratiques et tu es « Son Excellence », par conséquent la raison du plus Faure reste la meilleure. Assez de sarcasmes !
L’élection présidentielle au Togo est reportée au 25 avril 2015. Bon, c’est un samedi, les résultats tomberont disons trois (03) jours après, enfin, je crois. Au Nigéria, nous avions cru qu’il n’y aurait plus d’élection, mais tout s’est bien passé et ce fut un opposant qui remporta la victoire. Ma foi, ma surprise fut grande je l’avoue. Je me mis donc à faire des calculs électoraux et optimistes pour le Togo. Je me ressaisis. Mais mes calculs reprirent quand je finis par apprendre que le Président togolais a félicité le nouveau Président du Nigeria Muhammadu Buhari. Bon, jusque-là n’est-ce pas tout ce qu’il y a de plus normal en diplomatie ? Cependant, cela traduit tout de même un message assez clair. Mon Président n’est pas aussi dénué de sens démocratique comme l’on pourrait le croire, il croit en l’alternance, ah oui, c’est déjà ça.
(crédit image : togoelections2015.com)
Euh, donc, si par hasard Alberto Olympio ou Gerry Taama gagnait les élections présidentielles du 25 avril, Faure Gnassingbé l’appellerait pour le féliciter, genre il se réjouirait de l’alternance ? Ah ok ok, j’ai compris.
En attendant que tout cela n’arrive, en attendant que les résultats des élections du 25 avril coulent en eau douce comme le sera le miel en 2030, n’oubliez pas que le Nigéria est dans un système anglophone et que le Togo est dans un système francophone. Notre Président était bien là au moment de l’alternance au Ghana, et pourtant. Le Sénégal lui a donné un exemple de l’alternance politique, il a vu, j’ai vu, vous avez vu et d’autres l’ont vécu. Les exemples, il y en aura toujours, mais pour ma part, tant qu’il n’y aura pas un opposant capable, je dis bien « capable », d’incarner le désir des togolais, d’avoir un projet érigé en programme bien défini, de motiver ces jeunes togolais qui ne demandent que cela, ne demandez pas à “Son Excellence” de laisser le fauteuil présidentiel. Vous voulez qu’il le laisse pour qui ? Je sais je sais, il faut quand même laisser la chance aux autres d’essayer le fauteuil pour voir en quoi il est confortable, ça pourrait changer les choses. Au Nigéria, nous savions tous au plus profond de nous que Buhari incarnait une certaine maturité qui peut servir, d’autant que le cas terroriste a joué son rôle auprès de l’électorat, la situation est donc différente, en parlant de la personne elle-même et en parlant des armes qu’il a en sa possession.Certes, au Togo nous ne saurons dire si les élections présidentielles seront effectivement “libres et transparentes” (suivez mon regard) mais … mais nous pouvons quand même attendre et espérer, ou “secouer le pays” comme l’ont fait les jeunes au Burkina Faso … mais … nous n’en sommes pas encore là, enfin, ça c’est un autre débat. Quant à l’alternance politique, ce combat reste pour le moment un vœu stérile.
(crédit image : journaldutchad.com)
Au Togo, est-ce déjà le cas d’un opposant que vous connaissez ? L’Opposition togolaise elle-même n’aurait-elle pas besoin d’une refondation ou dirais-je d’alternance ?
Entre rêve de l’alternance politique et règne de l’alternance politique, la question reste posée.
De la confusion entre fessée et châtiment corporel ?
Le sujet de la fessée a pris de l’ampleur en Europe depuis quelques jours déjà, et justement je n’y comprends rien. Le Conseil de l’Europe n’est apparemment pas en odeur de sainteté avec la France juste parce que l’Hexagone n’aurait pas interdit explicitement les châtiments corporels aux enfants. Chers lecteurs, que pensez-vous d’abord des châtiments corporels ? Est-ce une bonne chose ou une mauvaise chose ? Vous pouvez répondre dans les commentaires hein, je ne vous en serai que gré.
(crédit photo : lyoncapitale.fr)
Des châtiments corporels sous d’autres cieux
Bonjour chers lecteurs, je ne serai pas du tout long dans ce billet et je tâcherai d’aller à l’essentiel.
D’abord, je pense qu’il est temps de faire la différence entre une fessée, une claque et le châtiment corporel.
Selon Wikipedia, La fessée est l’administration, avec la main nue ou munie d’un instrument, de coups donnés sur les fesses. Elle est actuellement le plus souvent utilisée comme punition envers les enfants, mais peut parfois être utilisée entre adultes consentants dans une option érotique. Un châtiment corporel est une forme de punition où une douleur physique est infligée à une personne, généralement associée à une certaine humiliation. Dans les pays occidentaux, il se distingue de la torture par le fait qu’on ne recherche pas un aveu, que la douleur ainsi causée est censée ne pas causer de dommages irrémédiables, et que les éventuels dommages corporels doivent être de faible durée et permettre le retour vers l’activité initiale ou au travail. La claque est quand à elle un coup donné avec le plat de la main.
Vous conviendrez volontiers avec moi que la fessée et la claque ou la gifle si vous préférez, sont des formes de châtiment corporel. Cependant, ce qui me semble si difficile à comprendre c’est d’interdire in extenso les châtiments corporels. Si un enfant ou dirais-je plutôt un adolescent ose par exemple manquer de respect à ses parents d’une manière effrontée, on ne devrait plus lui tirer les oreilles, lui donner une quelconque fessée ? Le gronder ou le blâmer tout simplement suffirait-il à l’éduquer à long terme ? Lui faire juste la remarque le dissuaderait de récidiver ? Ma foi, j’en doute fort. Excusez-moi le terme mais des enfants pareils sont d’une impolitesse insondable et inqualifiable, tellement il y a eu de non-lieu dans la décision des parents. Et de nos jours, trop d’enfants sont impolis, vraiment trop impolis au point de hausser la voix sur leurs parents, c’est inadmissible. Que préconise concrètement le Conseil Européen pour une meilleure éducation des enfants ? Juste un blâme et tout le monde est content ?
Des châtiments corporels en Afrique
Dans nos écoles comme dans nos maisons en Afrique, le châtiment corporel est toujours d’actualité mais pas avec la même teneur d’antan. Certes, il y a des parents qui exagèrent parfois sous le coup de la colère en usant de ceintures et de matraques (si si, j’en ai été témoin), et cela reste assez déplorable de voir des parents en arriver là juste pour corriger leurs enfants, mais il n’en demeure pas moins que ce qu’il aurait lieu de faire tout simplement c’est de « réglementer » sans « interdire ». Interdire de facto les châtiments corporels voire le constituer comme une infraction pénale, quelles conséquences cela aurait sur nos enfants avec le temps ? Les pays africains ont tendance à faire un copier-coller, et cela ne m’étonnerait guère que bientôt les législations se prononcent là-dessus.
Pour ma part corriger un enfant irrespectueux ne signifie pas forcément le battre au point de le blesser, mais c’est le blâmer et taper parfois sur la table (se symbolisant par une fessée si possible) s’il le faut. Je ne suis pas pour la maltraitance, loin de là ; je ne suis pas pour la recrudescence des châtiments corporels, mais il faut tout de même éduquer ses enfants, leur inculquer certaines valeurs qui ne sont pas forcément de l’ordre de l’indifférence. Je conviens que la compréhension est relative sur la notion de châtiment corporel, mais cher Conseil de l’Europe, je ne vois pas en quoi l’impunité à l’égard des enfants arrangerait quoi que ce soit. Aussi me dis-je que l’essentiel du contrôle des institutions devrait avoir une limite. Du moment où le parent ne donne pas une fessée à son enfant sans motif valable et sans continuité constante, pourquoi en faire tout un problème ?
(crédit photo de Daniel Cohn-Bendit : article.wn.com)
Légiférer sur la fessée ne créerait-il pas une confusion entre maltraitance et fessée elle-même ? Que l’Europe ou la France se concentre plutôt sur la juridicité de la maltraitance ; et je m’inscris en faux contre Daniel Cohn-Bendit lorsqu’il dit, « ce n’est pas normal qu’un parent de 1m52 donne une fessée à un môme ». La seule question que j’aurai à lui poser est, « que fait un parent alors lorsqu’un enfant se permet de lui dire « je t’emmerde » par exemple » ? Que faut-il faire dans l’absolu pour éduquer ses enfants ?
De la prééminence du Conseil de l’Europe
Avec le temps tout porte à croire que la souveraineté des Etats européens tend à être bafouée par les instances communautaires européennes. Certes, les activités du Conseil de l’Europe sont liées à tous les domaines de la vie courante, et les chartes et conventions élaborées à cet effet lient bien évidemment les Etats qui en sont parties, mais je pense que ce n’est point l’interdiction implicite des châtiments corporels qui empêchera un Etat d’éclore socialement… Mieux vaut tout simplement réglementer sans interdire, il y a tellement d’interdits dans cette société « moderne » que l’anticonformiste tend à être traité de paria.
Certaines analyses sont comme des bikinis, elles révèlent beaucoup mais dissimulent l’essentiel.
Ville ouest-africaine assez surprenante de par ses buildings et ses VDN, Dakar est la capitale du Sénégal, le pays de Léopold Sédar Senghor. Rien qu’à lire le nom sous l’égide duquel le Sénégal est connu, on ne se pose plus trop de questions, d’autant plus que Dakar a été la capitale de l’AOF. Oui, je respecte cette ville, je respecte son histoire voire les époques par lesquelles elle est passée, je respecte l’île de Gorée où se trouvait la maison des esclaves, que dis-je, la maison des esclaves s’y trouve toujours, sauf qu’il n’y a plus d’esclaves bourdonnant dans les lieux.(ça soulage)
Posons le problème
Loin de moi l’idée de faire une description exhaustive de Dakar, je n’en finirai pas de si tôt. A Sacré Cœur, vous aurez l’habitude de parcourir des rues calmes, très calmes d’ailleurs, et j’ai été confronté à un événement bouleversant. J’aimerais aborder un sujet assez délicat, oui, très poignant, qui reste toujours d’actualité. Dès que vous passez une semaine à Dakar, vous serez confronté à ce problème récurrent qui vous amène à vous poser de nombreuses questions, qui malheureusement restent sans réponses. La mendicité en général, et celle des enfants en particulier à Dakar, a non seulement choqué ma sensibilité, mais a perturbé mes activités routinières.
En premier lieu, j’étais désemparé de voir des enfants de moins de 10ans, se pavaner dans les rues de Dakar à toute heure, pour quémander de l’argent, tel un revenu financier qui doit leur être dû, vu la hargne avec laquelle ils s’empressaient de faire la demande certaines fois. Je me suis donc demandé ce qui peut pousser un grand nombre d’enfants dans la rue, je me suis demandé si les autorités en ont connaissance et si elles en sont conscientes. Si c’est la faute aux chefs religieux, ne serait-il pas temps de s’intéresser un peu plus à l’éducation qu’ils donnent aux talibés? Eh oui, ces enfants sont apparemment des talibés, qui ont pour « mission » de ramener un gain au bercail, ce qui ma foi, est tout de même effarant.
En deuxième lieu, je n’arriverai jamais à comprendre le manque de volonté de certaines personnes, adultes en plus, la paresse qui les assaille à longueur de journée comme si la vie était facile. Comment se fait-il qu’une personne musclée, bien portante et consciente de sa situation, se présente devant vous et ose, je dis bien, ose vous demander de l’argent ? C’est tout simplement déconcertant, parce que cette même personne peut non seulement avoir le même âge que votre frère aîné, mais elle peut aussi faire quelque chose de ses dix doigts. Nonobstant la multitude travaux manuels dans nos villes africaines, nonobstant le nombre de chantiers à développer dans nos pays africains, je trouve carrément triste de voir des personnes « capables » de se permettre de quémander de l’argent à leurs frères qui eux, s’en vont au boulot, qui ont trouvé à faire, qui ont cherché à faire. Enfin, ça c’est un autre sujet.
Je voudrais relever que personne n’est destiné à la pauvreté et personne ne peut arguer qu’elle ne peut en sortir, sous prétexte qu’il n’y a pas assez de moyens. Je pense qu’il est temps de se forger une conception plus positive et pragmatique, et surtout de la relativiser. Cette manière « paresseuse » de voir les choses, se fait sentir dans les institutions (surtout celles francophones), ce qui est plus ou moins logique. Dans le même ordre d’idées, il faudrait se battre pour se sortir de la situation qui nous semble inacceptable et inconcevable voire avilissante ; il faudrait se créer des opportunités bénéfiques aussi bien pour soi que pour la société, pour ne pas devenir un nouveau « Madof », il faudrait éviter ce somnambulisme intellectuel dont font preuve certains analystes, en arguant que la pauvreté serait innée et inévitable pour la personne qui la subit ; oui, il faut se battre, se battre et encore se battre. Et je pense que c’est ce genre de principes dont devraient être gavés les talibés au Sénégal. Bon, on continue
De la problématique de l’effectivité de l’interdiction de la mendicité
Le gouvernement Sénégalais s’était déjà engagé en 2013 à interdire la mendicité forcée suite au drame de l’incendie de neuf enfants talibés dans leur medersa ou daara. L’ancien Premier Ministre Abdoul Mbaye avait poursuivi, « il n’est pas question d’interdire la charité, mais organisons-la »
Mais sérieusement, de vous à moi, peut-on se battre contre le pouvoir des guides religieux au Sénégal ? Ma foi, je crains fort que la réponse ne soit négative. L’Etat Sénégalais aura beau interdire la mendicité, ne subsistera-t-elle pas ? L’Etat Sénégalais peut-il contraindre les guides religieux à respecter une loi qui met à mal la Charité, dans un pays où ceux-ci ont une influence extraordinaire que je pourrais qualifier d’omnipotence (j’exagère peut-être un peu, mais le mot n’est pas si faible). Abdoulaye Wade avait commencé le combat en 2010, les talibés ont disparu quelques temps…dès qu’ils réapparurent la justification était toute bien habillée, « l’aumône est une pratique recommandée par la religion », dixit l’ancien Président Sénégalais. Certes, le Président actuel du Sénégal Macky Sall, avait annoncé en 2013 que “des mesures fortes” seraient prises “pour mettre fin à l’exploitation des enfants”, mais où en est le dénouement à présent ? Les talibés sont-ils toujours dans les rues ? Oui.
Je pense qu’au-delà de cet aspect religieux concernant l’aumône, il est tout à fait évident que les aspects social et éducationnel soient pris en compte. Un contrôle a priori de l’Etat Sénégalais, une véritable collaboration sans frilosité avec les forces religieuses, une loi répressive réellement appliquée et j’en passe, peuvent être des mesures concrètes à prendre. Voir déambuler dans les rues de Dakar des enfants qui sont à peine vêtus, qui semblent affamés, qui semblent préoccupés par leur sort, est ma foi, sidérant et triste. J’ai parfois comme l’impression qu’on a beau écrire sur ce sujet, des blogueurs aux journalistes en passant par Human Rights Watch, le statu quo persistera (espérons que cela ne reste qu’une impression).
Les chefs religieux étant aussi ce qu’ils sont au Sénégal, pensez-vous qu’une loi contre la mendicité forcée puisse être appliquée par les pouvoirs publics lorsque l’on a connaissance du lien étroit entre ceux-ci et ceux-là ? Suivez mon regard…