Afrique : A quand le numérique au service de l’administration publique?

Avez-vous déjà subi de la part de l’administration publique des frustrations inqualifiables ? Vous êtes-vous déjà présenté (e) à un ministère pour un document ne se retrouvant ni dans les dossiers ni dans les archives ? La lenteur de l’administration publique dans nos pays n’est plus à présenter. Je suis togolais, et je puis vous assurer que l’administration publique au pays des Gnassingbé n’est pas différente de celle du pays de la Teranga.

Les problèmes dans le secteur public en Afrique ont toujours fait l’objet de débats au sein des populations. Cependant, depuis quelques années, le digital n’est plus un luxe dans la société africaine. Rien qu’au Sénégal, le taux de pénétration des services internet est de près 51%. Nous avons au Sénégal, au Bénin, en Côte d’Ivoire et au Togo, énormément de compétences en développement d’applications. Le Gist de Dakar en est une illustration. Il ne s’agit pas dans ce billet de décrire la connexion internet dans nos pays, mais d’exposer la réticence voire le refus de nos politiques de mettre sur pied un process digital pour faciliter les activités des usagers.

egouvernement

(Crédit Photo : republicoftogo.com)

Quid du e-gouvernement

Au Togo, l’installation du réseau du e-gouvernement avec un prêt de 25 millions de dollars de la China Exim Bank, avait été annoncée depuis Novembre 2010 avec le déplacement du ministre des finances. Ensuite en mars 2015, les travaux ont été annoncés comme avoir été lancés à hauteur de 21,4 millions de dollars. Où sont passés les 4,6 millions de dollars? Suivez mon regard. 

Cina Lawson, ministre togolais des Postes et de l’Economie numérique expliquait :  “Le projet E-Gouvernement permettra à l’administration togolaise d’être plus compétitive, plus fiable, plus proche de l’administré à travers le service en ligne et sera utilisé comme levier pour moderniser cette administration togolaise”. Nous attendons toujours Madame la Ministre, de même que la Banque Mondiale.

Le digital et les politiques en Afrique de l’ouest : une union difficile

Lorsque je fais référence à l’activité des autorités politiques sur les réseaux sociaux, je ne note pas juste des publications officielles, mais également l’interaction avec les internautes qui sont particulièrement des jeunes. Je prends à témoin le #LiveTweet du candidat malheureux aux élections présidentielles au Bénin, Lionel Zinsou. Cela m’amène à poser le problème de la réticence des autorités politiques à émerger dans un milieu qu’elles qualifient de “jeune”. Et justement, leur engagement devra commencer par ces actions tout aussi simples. Pour les politiques, s’imprégner des outils de “jeunes” oblige d’une certaine manière à s’intéresser au peuple d’autant plus qu’au Sénégal et au Togo, près de 60% de la population est jeune. Se livrer à cet exercice de #LiveTweet serait fort intéressant, non seulement pour les politiques qui en profiteront pour faire des bilans, mais également pour les jeunes.

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(Crédit Photo : afriqueitnews.com)

Rationaliser l’administration publique fera gagner du temps aux citoyens

Les acteurs pouvant aider à rationaliser ce secteur qui me paraît toujours un peu vétuste existe dans la sous-région ouest- africaine. De Gilles Kounou à Florent Youzan et Edith Brou de la Côte d’Ivoire en passant par Jimmy Kumako du Bénin, les acteurs évoluant dans le digital sont présents et peuvent être utiles pour l’intrusion de l’utilisation des tics dans l’administration publique. Certes, le frein pourrait être la connexion internet “approximative” dans certains pays comme le Togo ou le Mali, mais l’invention du togolais Victor Agbégninou devrait être prise au sérieux par les pays de la sous-région. Il faut noter qu’une administration publique plus “prompte” et “efficace” par l’offre de ses services, est un atout pour la formalisation de certaines procédures.

Je ne suis pas un spécialiste du numérique et je ne jure pas que par celui-ci, mais je pense qu’il est un outil utile et non futile.

Si tel est le cas, pourquoi ne pas en faire un outil de développement, une option sur laquelle les politiques pourront miser pour révolutionner l’administration publique? Moins nous passerons du temps dans les formalités administratives, plus nous gagnerons du temps à développer et à poser des actions concrètes dans nos pays. Il faut également souligner que les universités publiques profiteront de cette rationalisation via le numérique.

Parler d’émergence dans nos pays africains sans rationaliser un certain nombre de secteurs relève tout simplement de la bêtise politique.

Au plaisir.

4 thoughts on “Afrique : A quand le numérique au service de l’administration publique?

  1. Petite correction, Jimmy Kumako est du Bénin, mais son collègue Martial Konvi par contre est togolais.

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